Journal : LA LORRAINE 1 novembre 1903 (Limédia Kiosque)
Mme FALCONET = (Marie-Anne Collot)
La Chapelle vue par drone |
Marie Anne COLLOT Portrait de Jean-Baptiste Lemoyne. |
Le bicentenaire du décès de Marie Anne COLLOT, était en 2021, mais cause Covid, les Membres du Comité ont décidé de faire une commémoration en cette circonstance cette année.
Les 3 hommes à qui Marie-Anne Collot doit sa brillante carrière : son maître, Etienne-Maurice Falconet et le philosophe Denis Diderot et Voltaire.
Sans oublier Catherine II Impératrice de Russie, qui a fait d’elle la plus grande sculptrice du « siècle des Lumières »
PS : Par arrêté N°2021-DCL-AC-27 du 9 juillet 2021 l’Association pour la Restauration de la Chapelle de Marimont est reconnue d’utilité Publique. Parution au Journal Officiel : Ministère de l’Intérieur du 04 septembre 2021 NOR : INTD2125758A.
Date/lieu de naissance : 1748, Paris
Date du décès : 24 février 1821, Nancy
Repose à la crypte de Marimont
Epoux Pierre Ettienne FALCONET (le mariage dure moins de 3 ans), mariage en 1777 à Saint Petersburg.
Sa fille unique est : Marie Lucie COLLOT née à Saint Petersburg, baptisée Machinka en Russe ou
Sa fille Marie Louise épouse le Baron Antoine-Stanislas-Nicolas-Pierre Fournier de JANKOVITZ de JESZENICZE à Lunéville.
Son origine sociale
Né à Paris en 1748, condition très obscure, elle a un jeune frère, sa mère décède très jeune. Son père, travaille à la tâche, il est ivrogne, brutal et ne s’occupe pas de l’éducation de ses enfants.
Avant l’âge de 15 ans, elle pose pour le peintre Jean-Baptiste Lemoyne. Celui-ci eut une influence déterminante sur sa carrière de portraitiste. Le Moine ou Lemoyne qui [l'] aime à la folie5, dira même Diderot un peu emporté par son enthousiasme... ! Grâce à Denis Diderot, son jeune frère devient apprenti chez le libraire Le Breton, qui fut à l’origine de l’Encyclopédie.
A 16 ans Marie Anne COLLOT, devient l’élève d’Etienne Maurice FALCONET.
Avant d'avoir eu seize ans, elle entre chez le sculpteur Maurice-Etienne Falconet qui est un ami de Lemoyne. Elle était venue chez lui pour apprendre à dessiner, sans beaucoup se rendre compte de sa vocation ; puis elle était passée à l’étude de la sculpture. Douée d’une remarquable précocité, elle avait ce talent inné que nous retrouvons chez d’autres femmes artistes du même temps, dont l’origine n’était pas beaucoup plus relevée. Falconet avait remarqué les qualités de Marie-Anne Collot, elle savait surtout saisir la ressemblance.
Buste de Falconet (son maître) « Fait par Marie-Anne COLLOT » A l’âge de 17 ans |
Elle modela bientôt quelques bustes : celui du Prince Dimitri Galitzine, celui de Grimm ; celui de Diderot qui était commandé par Mme Geoffrin, et enfin celui du prince Dimitri Galitzine, que Grimm dans ses lettres, trouve aussi parlant que les autres.
Comment VOLTAIRE & DIDEROT définissent Marie Anne COLLOT ?
Marie-Anne COLLOT est une sculptrice française de génie extrêmement douée pour les visages qu’elle rend quasi vivants ! (Voltaire)
- Elle réalise en 1772, un buste magistral de Diderot à la vue duquel, dit-on, Falconet brisa celui qu’il avait fait lui-même du philosophe.
- Denis DIDEROT, en parlant de Marie- Anne COLLOT, la nomme « VICTOIRE »
Grimm | Prince Dimitri Galitzine | Denis Diderot jeune |
En 1763, le prince Dimitri Galitzine devint ministre plénipotentiaire à Paris, et les offres furent encore plus nombreuses et plus pressantes. Ami des lettres et des arts, écrivain et philosophe, Galitzine était très lié avec les beaux esprits, et il fréquentait ouvertement Voltaire et Diderot.
Le prince Dimitri Galitzine est né dans un monde privilégié à la Haye. Son père en effet est le prince Dimitri Alexeïevitch Galitzine (1735-1803), ambassadeur de la Russie impériale au royaume des Pays-Bas. Il évoluait dans l'entourage du roi de Prusse Frédéric le Grand et était un ami intime de Voltaire et de Diderot. (Wikipédia)
Catherine avait prévu le projet de faire élever une statue en bronze, équestre et colossale, à la mémoire de Pierre le Grand. L’ambassadeur, à qui il était facile d’être bien renseigné sur le mérite de nos sculpteurs, songea d’abord à Pajou, à Coustou et à Vassé, tous trois célèbres, qui se montrèrent assez exigeant. Diderot, le protégé de Catherine II, lui conseilla d’avoir recours à FALCONET, le trouvant seul capable de produire un chef-d’œuvre.
Dans sa séance du 26 juillet 1766, l’Académie y témoigna à Falconet sa satisfaction qu’elle ressentait de le voir chargé d’un ouvrage aussi important, et Caffieri, alors adjoint à professeur, fut nommé à sa place aux fonctions dont il était déchargé. Après avoir adressé sa lettre de congé à l’Académie, Falconet partit pour la Russie, en septembre 1766 ; il emmenait avec lui trois ouvriers, deux sculpteurs et un mouleur. Il était aussi accompagné de sa jeune élève, Marie-Anne Collot, déjà connue dans le monde des arts.
Départ en Russie septembre 1766
Le maitre et l’élève dès leur arrivée à Saint-Pétersbourg, admirablement reçu par la souveraine. Dès les premiers temps, Catherine II montra un certain engouement pour Falconet. Elle le questionna sur les arts, la philosophie, l’état d’esprit en France. Elle lui écrivait et plaisait à l’entretenir dans les bals et les soirées de la cour : et l’appelait familièrement son compère. Marie-Anne Collot, n’était pas moins bien traitée ; Catherine voulut qu’elle eût à se louer des résultats de son travail. Elle lui commanda son buste et celui du Grand-duc Paul, depuis Paul1°.
C’est ainsi qu’un an après son arrivée, la jeune artiste reçut de l’Impératrice, une gratification de 12.000 livres. Son traitement était porté à 1.000 roubles ; Melle COLLOT avait en outre le logement et la table. Ses ouvrages devaient lui être payés à part. Il y avait là, assurément, des conditions tout à fait exceptionnelles, et qu’elle n’aurait jamais obtenues en France.
Le monde de la cour, le monde des arts de Saint-Pétersbourg partageaient les sentiments de la souveraine envers la jeune fille au talent précoce.
L’Académie des Beaux-arts, tint à l’honneur de la recevoir parmi ses membres, en 1767. Ainsi à dix-neuf-ans, Marie-Anne Collot était élue à l’Académie de Saint-Pétersbourg, elle était la seule femme de l’Académie.
L’Académie des Beaux-Arts Saint Petersburg |
Des œuvres de M-A Collot. elle a reproduit une 2° fois la tête de Pierre Le Grand du cavalier de bronze.
Buste de Catherine II | Grande-duchesse Natalia Alexeïevna, | Tête de Pierre le Grand, | Pierre Etienne Falconet (Son mari) |
Pendant que Falconet et son élève se félicitaient d’être venus en Russie, pendant que le statutaire s’occupait des premiers projets du monument qu’il devait exécuter, Diderot écrivait de Paris des lettres amicales, où il donnait des conseils à l’artiste, où il reprenait les ardentes théories qui les avaient tant de fois occupés tous les deux. A travers ces discussions philosophiques, leur intimité était devenue de plus en plus étroite, malgré le départ de Falconet pour la Russie, qui avait pourtant séparé les deux amis pour une assez longue période. Il lui racontait qu’il s’était assis sous le petit berceau, en songeant à lui, et en lui rappelant leurs entretiens auxquels prenait part tant de fois Melle Collot. En homme dévoué et en protecteur influent, il se chargeait à paris des affaires de la jeune artiste. Il lui écrivait à elle-même, pour lui éprouver tout le plaisir qu’il éprouvait en apprenant l’augmentation de sa pension, la félicitait de ses succès et lui donnait des nouvelles de son père.
L’Impératrice avait bien accueilli la première pensée de la statue de Pierre Le Grand. Là aussi il y avait de quoi satisfaire Diderot ; celui-ci était sûr du résultat, et il jurait que l’exécution de ce monument, procurerait une gloire immortelle à l’artiste. Diderot approuvait pleinement l’idée de Falconet qui consistait à représenter Pierre le Grand sur un cheval fougueux, se cabrant au-dessus d’un rocher et se lançant hardiment vers l’espace.
Ce rocher, formé d’un seul bloc, et qui fut extrait et mis en place non sans peine, devait faire un grandiose piédestal. L’animal semblait emporter d’un seul bond le Czar impassible, qui retenait ses mouvements impétueux, et qui étendait la main vers Saint-Pétersbourg ; « cette idée disait Diderot, est simple, elle est violente, elle est impérieuse, elle caractérise le héros ! »
Lui-même, il avait à se louer de l’Impératrice qui, par l’entremise du prince Galitzin, lui envoyait la somme nécessaire pour faire une dot à sa fille. C’était un acte de munificence des plus rares. Nous n’avons pas besoin de rappeler tout ce que Diderot a reçu de Catherine II, et l’acquisition de sa bibliothèque, qu’il pouvait conserver sa vie durant. Cet achat lui avait donné, dès 1765, la liberté du travail. Le philosophe se livrait à une joie sans bornes, qu’il aurait voulu partager à ses amis de Russie, et ne tarissait pas en éloges de la grande souveraine et de son ambassadeur. Aidé de Mme Diderot, il continuait à s’occuper des affaires de Melle Collot et lui prodiguait les encouragements ; il était pour elle un conseiller et un critique attentif. Il lui parlait de la pratique de son art et de la larguer d’idées nécessaire à tout artiste.
Falconet en poursuivant ses exquises du monument de Pierre-le-Grand, était devenu mécontent de lui-même ; il ne voyait pas son œuvre prendre la forme définitive qu’il souhaitait. Il avait fait successivement trois ébauches de la tête ; il les avait communiquées au général Betski et à l’Impératrice, sans avoir pu les faire agréer. La figure de Pierre le Grand, nous le remarquons était assez ingrate ; comme Falconet se trouvait découragé, et se fatiguait de cette lutte, Melle Collot, croyant deviner ce que l’Impératrice voulait du statutaire, lui demanda la permission d’essayer de son côté. Melle Collot passa la nuit au travail et, le lendemain elle montra à son maître une ébauche qui obtint enfin les suffrages de Catherine.
La statue colossale, commencée par Falconet, fut terminée dans son atelier au bout de dix-huit mois de travail. Le cheval impétueux qui portait le Czar et frémissait sous lui, maintenu par son cavalier, était considéré comme une admirable création du sculpteur, et celui-ci avait sincèrement reconnu le concours de sa collaboratrice pour la tête de Pierre-le-Grand.
Le cavalier de Bronze à Saint Petersburg Sculpteur Etienne-Maurice Falconet. Marie Anne Collot fait la tête de la statue |
La nouvelle du succès de Falconet s’était répandue à Paris : on discutait avec passion, dans la société littéraire, l’œuvre du statutaire absent. Plus d’un confrère la dénigrait ; les gens du métier trouvaient à redire aux détails, ou mettaient en doute la réussite finale du monument. Falconet était connu, jusqu’alors, plutôt par des productions gracieuses que par des œuvres vraiment fortes ; on supposait qu’il ne pouvait atteindre à l’énergie. Sans doute, une composition de cette importance n’était pas de nature à être acceptée aisément. Diderot déclarait quant à lui, qu’elle imposait silence à l’envie. Il ne parlait de rien moins que d’aller rejoindre son ami à Saint-Pétersbourg, où il était officiellement invité à se rendre par l’Impératrice.
Après avoir beaucoup promis, après avoir beaucoup hésité, Diderot arriva enfin en Russie, vers le milieu de l’année 1773. Il courut chez Falconet, dès qu’il eut mis le pied à Saint-Pétersbourg. Il sauta au coup du statutaire ; il le pressa son cœur ; il baisa sa jeune élève sur les 2 joues : ce furent entre les uns et les autres, les effusions les plus tendres. Il parait, à vrai dire, si nous en croyons Mme de Vaudeul, dans les pages qu’elle a consacrées à la mémoire du philosophe son père, que Diderot éprouva un léger désappointement. Il avait compté sur l’hospitalité du statutaire ; or, celui-ci venait de recevoir son fils, qui arrivait d’Angleterre. Le jeune homme était artiste lui-même et s’était abonné à la peinture. Falconet s’excusa de ne pouvoir accueillir son visiteur, comme il l’aurait souhaité. Diderot fut retenu par M.de Narishkin, et demeura dans sa maison tant que dura son séjour. Les deux amis se virent néanmoins, d’une façon régulière, bien que Diderot eût l’âme ulcérée. Et comment aurait-t ’il put vivre l’un sans l’autre ? Ils avaient encore besoin d’échanger leurs idées, et Diderot obéissant à de nouveaux entrainements, adressait, de Saint-Pétersbourg même, des lettres admiratives, où il ne tardait pas à entonner aussi les louanges de Melle Collot qu’il surnommait « Victoire ».
Le peintre Roslin, né en Suède, et qui vivait à Paris, où il avait pris rang parmi les maîtres du portrait, était venu, lui aussi, à Saint-Pétersbourg, pour tirer parti de son pinceau. Il avait fait ses adieux à l’Académie de Peinture dont il était membre, en 1774, et il écrivait en novembre 1976, à Jean Baptiste Pierre, directeur de la Compagnie, une lettre qui a été publié, dans les Nouvelles Archives de l’Art Français, et dans laquelle il faisait le plus grand éloge du talent de Melle Collot.
Diderot, en continuant ses relations avec Falconet, avait vu poindre un roman, d’un caractère très sérieux entre le fils du statutaire et Marie-Anne Collot. Falconet n’était pas étranger, à la préparation du lien qui allait se nouer. Son fils avait besoin d’être fixé ; c’était une nature versatile et légère. Né à Paris, le 6 octobre 1741, il était à l’âge où l’on doit une résolution, et il avait jusqu’à ce moment beaucoup trop couru le monde. A Londres, il avait été l’élève de Reynolds, ami lui-même de Falconet. Il avait trouvé à peindre, en Angleterre, plusieurs portraits, grâce aux conseils et à l’influence de son maître. Diderot nous a appris, dans ses lettres, qu’il ne vivait pas en parfait accord avec son père, et qu’l s’était sauvé de la maison. Le philosophe remplissait, comme il convenait, le rôle d’intermédiaire, s’était mis à intercéder en sa faveur, On pouvait reprocher à Pierre Falconet de ne pas aimer assez le travail. Marie-Anne Collot aperçut sans doute les défauts de se caractère. Avait-elle confiance en elle, au point d’espérer que son influence pourrait le rendre meilleur ? Tout nous indique qu’elle hésita, avant de donner sa main à se prétendant, dont il lui était bien difficile d’éviter la poursuite. Circonvenue de toutes parts, elle finit par accepter le projet de cette union qui la faisait rentrer dans la famille du statutaire. Le mariage eut lieu en 1777. Les libéralités de l’Impératrice, plus encore que les sommes qu’elle avait gagnées, lui avaient formé une dot assez ronde. Elle apporta, dans son contrat de mariage.
Lorsque cet événement se produisit, le séjour de Falconet tirait à sa fin. Malgré la faveur qu’il avait rencontrée auprès de Catherine II, il avait vu se dresser contre lui de sourdes résistances, en voulant hâter l’inauguration du monument auquel il avait attaché son nom. La fonte se faisait attendre ; pendant plus de deux ans, il demeura inactif, patientant jusqu’à l’arrivée du fondeur. Le fondeur qui avait été demandé pour l’aider, étant arrivé à Saint-Pétersbourg. Falconet ne put s’accorder avec lui. Le mouvement que le statutaire avait donné à son cheval exigeait une réalisation matérielle toute particulière. Il fallait que la coulée fut légère pour la masse énorme, qui avait été employé pour représenter la figure de Pierre-le-Grand et qui pesait sur le coursier colossal, ne comprenant pas les visées de l’artiste, en croyant qu’il était impossible de traduire sa conception, le fondeur résista, et fut obligé de s’arrêter dans l’exécution de la tâche. Falconet prit enfin le parti de fondre sa statue lui-même, à l’exemple de plusieurs sculpteurs illustres d’Italie. Cette opération était des plus difficiles vu les dimensions de l’œuvre ; le figure et le cheval devaient être coulés d’un seul jet. Le feu ayant été trop violent, Falconet ne put réussir qu’à obtenir la partie intérieure du monument. Il ne se déclara point vaincu dans cette tentative et renouvelant l’expérience, il produisit une seconde fonte et parvint à amalgamer les deux moitiés de son œuvre. Lorsqu’il s’agit, après avoir terminé ce travail, de régler avec le général Betski les frais qui lui revenaient pour cette longue besogne, il éprouva de nouvelles difficultés qui achevèrent de l’irriter. Il se décida de quitter la Russie, avant d’avoir vu son monument s’élever à la place qui lui était assignée. Il fit brusquement ses adieux à Catherine II, et s’éloigna de cet empire du Nord, où sa réputation s’était encore augmentée, et où il avait vécu heureux et considéré, durant près de douze ans.
Falconet en quittant Saint-Pétersbourg, se rendait en Hollande. Le prince Galitzin, après avoir été longtemps ambassadeur à Paris, occupait à ce moment le poste de La Haye ; il attirait l’illustre statutaire à la cour de Stathouder. La belle fille de Falconet n’avait pu l’accompagner, retenu à Saint-Pétersbourg par un état avancé de grossesse. Son mari était demeuré quelques mois avec elle, puis il était parti précipitamment pour Paris. Devenue mère d’une petite fille, Mme Pierre Falconet dut se consacrer d’abord à son enfant. Elle se proposait de partir pour Paris, dès que le voyage lui serait possible et que sa fillette sera en état de le supporter. Son mari, lui demandait, d’une façon présente, de venir le rejoindre, il avait des besoins financiers !
Retour à Paris novembre 1778
Elle se mit en route, et arriva enfin à Paris en novembre 1778. Son beau-père, que ses travaux retenaient à La Haye, lui donnait affectueusement de ses nouvelles. Entre autres-choses, il lui apprenait qu’une commande se préparait pour elle, grâce à l’entremise de la princesse Galitzin, Il s’agissait d’exécuter en marbre les bustes du prince et le la princesse d’Orange. Le Stathouder était alors Guillaume V de Nassau ; il avait pour femme Frédérique-Sophie –Wilhelmine princesse de Prusse. Falconet engageait Maire –Anne à n’être point timide et à demander à sa protectrice pour son influence pour la prompte exécution de l’ouvrage promis. Dans cette lettre, écrite sans trop d’ordre, et où l’on retrouve les entraînements de l’artiste. Falconet effleurait bien des sujets et y montrait aussi ses admirations et ses préférences en matière d’art. se trouvant en Hollande, cette terre classique de la peinture, il ne pouvait manquer de jeter les yeux sur les chefs-d’œuvre des grands-maîtres.
Divorce 14 juillet 1779
La désunion hélas ! devait s’accentuer, et la situation devait bientôt prendre une tournure irrémédiable. Ce n’étaient pas des conseils venant de La Haye, qui pouvaient calmer les dissentiments, et empêcher la brouille de s’aggraver. Après les explications les plus vives, après ces scènes de violence où elle se heurtait à un dédain qui devenait cynique, l’épouse offensée perd la tête, et bien décidée à rompre avec son mari, va poser ses griefs chez le commissaire. Le procès-verbal qui a été rédigé par ce magistrat, le 14 juillet 1779, énonce tous les griefs de Marie-Anne Collot contre Pierre-Etienne Falconet, son mari. Ce document a été publié dans le Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, au mois d’octobre 1877. Mme Falconet, outre certaines accusations d’une nature intime, reprochait encore à son mari d’avoir dissipé ses revenus, en abusant d’une procuration qu’elle lui avait donnée. Elle l’accusait enfin d’avoir proféré de violentes menaces contre elle, et d’avoir mis deux fois la main à l‘épée, en prétendant qu’elle devait lui donner de l’argent. En ces pénibles circonstances, la malheureuse femme avait dû s’éloigner domicile conjugal et se retirer chez la princesse de Galitzin, alors à Paris : la vie commune était devenue, de tous points, intolérable.
Cependant contrairement à son ancien mari, qui ne faisait rien, Marie-Anne continua à créer des œuvres.
Buste de Voltaire | Buste d’Henri IV | Buste de Diderot (plus âgé) |
Séjour en Hollande 1779
Lorsque Marie-Anne fut arrivée à La Haye, elle y trouva un accueil empressé et les mêmes succès qu’à Saint-Pétersbourg. Elle s’acquitta avec talent des ouvrages qui lui étaient confiés. Elle exécuta, en Hollande, le buste du célèbre médecin Camper, buste qui fut plus tard fondu en bronze à Paris. Mme Falconet avait ramené de Saint-Pétersbourg une petite Russe qu’elle appelait Machinka, diminutif de Macha,(sa fille Marie-Lucie) qui veut dire Marie. Le docteur Camper vaccina cette enfant, contre la variole, dont la précoce intelligence, charmait tout le monde et l’artiste, dans un mouvement de reconnaissance, offrit au médecin de le portraiturer.
Retour en France fin 1781
Falconet et sa belle-fille, revirent tous deux à Paris en 1781. La Hollande ne les avait pas retenus longtemps ; Falconet se trouvait, d’ailleurs, un peu fatigué de la vie errante qu’il menait depuis tant d’années. Il estimait que son œuvre de statutaire était terminée, et il songeait à recueillir des idées originales, qu’il avait émises plus d’une fois sur l’histoire, la théorie et la pratique de son art.
Il a exposé les difficultés qu’il avait eu à vaincre, lors de l’érection de la statue, et il a raconté son différend avec le ministre de l’Impératrice Catherine. On remarque, dans ses écrits, quelques mots sur le talent de sa belle-fille. Il y parle de la tête de Pierre le Grand, modelé par celle-ci : « Ce portait hardi colossal et touché de caractère est de Melle Collot, mon élève, aujourd’hui ma bru. » Falconet, à l’encontre de plusieurs de ses confrères, croyait que les femmes puissent se faire une place honorable dans le monde de l’art. Il ajoutait qu’une seule s’était distinguée dans la sculpture : c’est à Marie –Anne Collot, on le devine, qu’il faisait allusion.
Notre statuaire, s’était retiré à Châtenay, près de Sceaux, dans une propriété qu’il avait achetée. Il se tenait là, un peu à l’écart du mouvement artistique et littéraire, ce qui peut surprendre après le long séjour qu’il avait fait à l’étranger. Pendant ce temps, il n’était pas totalement oublié en Russie. Et lorsqu’il se plaignait de l’entourage de Catherine, la grande Impératrice lui donnait une marque de bon souvenir. Elle lui envoyait une médaille d’or et une médaille d’argent, et deux jetons commémoratifs. Falconet obéissant à un sentiment qui l’honore, rapportait aussitôt à sa belle-fille une part de faveur qui lui était faite ; il lui attribuait ce qui lui revenait dans ce cadeau impérial, et li adressait une lettre affectueuse, en y joignant la médaille d’argent et un jeton, en souvenir de sa collaboration à son œuvre. Cette lettre, datée du 31 janvier 1783, fait partie des Archives du Musée historique Lorrain, de Nancy.
Vers la fin de 1783, la santé de Falconet se trouva subitement ébranlée par une violente attaque, qui le laissa paralysé du côté droit. Lorsqu’il ressentit les atteintes du mal il se préparait à partir pour un voyage, après avoir parcouru les pays du Nord, il avait envie de visiter Florance, Venise et Rome. Il avait demandé comme autrefois quand il se proposait d’aller à Saint-Pétersbourg, l’autorisation officielle qui devait lui permettre de s’absenter. Son congé lui avait été naturellement accordé. Le projet dont se berçait la vieillesse de Falconet, ne devait, point malheureusement se trouver réalisé, à la suite de cet événement. Au milieu de cette nouvelle épreuve, la belle-fille du statutaire, retenue par son devoir auprès de lui, lui montra le plus noble dévouement. Un ami de Falconet, P.-C. Lévesque, membre de l’institut, professeur d’histoire au collège de France, qui le connut en Russie, où il était allé le trouver sur la recommandation de Diderot, celui-là même qui a revu et publié les œuvres complètes du statutaire, a parlé dans sa préface des soins qui lui furent prodigués par son élève, dont l’affection ne se démentait pas, malgré l’humeur naturellement difficile se son beau-père.
Falconet survécut huit ans au terrible accident qui l’avait frappé, il eut une vieillesse assez triste. Il mourut le 24 janvier 1791, âgé de soixante-quinze ans. Sa mort fut enregistrée en ces termes dans Les Procès-verbaux de l’Académie de Peinture, « Séance du 29 janvier 1791. En ouvrant la séance le secrétaire, a notifié la mort de M. Etienne-Maurice Falconet, sculpteur, ancien recteur de l’Académie, associé libre de celle de Saint-Pétersbourg ». Marie-Anne Collot perdit son mari, peu de temps après ; ce dernier avait cessé de peindre depuis plusieurs années ; ce n’était pas, pour faire comme son père, pour transporter l’activité de son esprit sur un autre point. L’artiste n’était pas parvenu à donner des preuves soutenues à son talent, et à se faire un nom.
Où se trouvait, Marie-Anne lorsque Falconet mourut, au fort de la Révolution. Une femme devenue veuve, ayant auprès d’elle sa petite fille, qui grandissait, se sentait exposée à de émotions redoutables. Mme Falconet n’était certainement pas rassurée ; on aurait pu croire, après ses travaux en Russie, qu’elle était aristocrate, ou qu’elle entretenait des intelligences avec les ennemis de la France. Le souvenir des faveurs, si nombreuses et de si haut prix, qu’elle avait reçues de l’Impératrice Catherine, suffisait amplement pour la faire soupçonner. Le soir du 3 septembre 1792, de son appartement elle entendit des clameurs plus horribles que d’habitudes. Lorsqu’elle voulut voir ce qui se passait dehors, dit son biographe, elle aperçut une tête de femme, tout ensanglantée que des sans-culottes promenaient au bout d’une pique. L’amie de Marie-Antoinette, la princesse de Lamballe, avait été victime des septembriseurs. Ce spectacle navrant laissa un tel saisissement à Marie-Anne Collot, qu’elle prit la résolution de quitter Paris.
Fuite de Paris 4 septembre 1792
Les artistes de cette époque se méfiaient des excès et des dangers de la Révolution. Ces artistes étaient pour la plupart des roturiers mais pour avoir côtoyer la noblesse prirent peur et se sont réfugiés à l’étranger comme par exemple Mme Vigée-Le Brun (portraitiste de Marie Antoinette et du Roi Louis XVI). Effrayée par une invasion de gardes nationaux dans sa maison, elle prit la diligence et se sauva pendant la nuit. Elle traversa la France en toute hâte, se retira en Italie, et passa de là en Autriche et en Russie.
De son côté Mme Falconet, avait acheté en 1791, sur sa propre fortune, le Domaine de Marimont, en Lorraine, et qui appartenait auparavant au duc de Richelieu (Armand-Emmanuel du Plessis Duc de Richelieu). Ce gentilhomme avait émigré, au début de la révolution, il avait pris du service dans les armées de Catherine II et devait devenir gouverneur d’Odessa.
Aussi, Mme Falconet se réfugia à Marimont et retrouvait son beau château et des terres étendues. Elle se réfugia dans cette propriété comme dans un asile où elle se promettait de vivre paisiblement, sa fille alors âgée de quatorze ans.il n’était pas beaucoup question pour elle, de reprendre l’ébauchoir, elle l’avait trop souvent laissé tomber de ses mains, lorsqu’elle entourait son beau-père de ses soins, et qu’elle assistait, à Paris, à un bouleversement qui n’était guère favorable à l’incubation d’une œuvre. Dans ce Domaine, elle avait distingué, parmi ses nouveaux amis, un gentilhomme, Le Baron Antoine-Stanislas-Nicolas-Pierre-Fourrier DE JANKOVITZ DE JESZENICZE, dont le père était venu se fixer en Lorraine, à la suite du roi Stanislas LESZCZYNSKI. Celui-ci l’avait choisi comme contrôleur générale de sa maison : il en avait fait l’Intendant de ses palais, Lunéville, Nancy, Commercy et Bar-le –Duc. Les Jankovitz, étaient d’origine hongroise ; ils avaient été entraînés en Pologne à la suite d’événements politiques. Stanislas après avoir perdu son royaume, obtenait comme compensation la souveraineté viagère des duchés de Loraine et de Bar. Il était naturel qu’il conservât auprès de lui, ses plus anciens partisans, ceux qui s’étaient dévoués à sa cause. Le fidèle serviteur, qu’avait honoré la confiance de son souverain, reçut du monarque exilé, du prince qui soutenait son alliance avec Louis XV, plusieurs missions diplomatiques dont il s’acquitta avec succès. Lorsqu’il eut un fils, l’enfant fut tenu sur les fonts baptismaux, par le roi et la princesse Osollnska.
Mme Falconet se demandait comment elle pourrait éviter à son unique enfant, les douleurs d’une union où les caractères sont mal assortis ? Elle ne voulait pas, d’autre part, que sa fille épouse un homme nouveau, car ses préférences étaient pur l’ancien régime. En cette année 1792, malgré les préoccupations qui pesaient sur les esprits, les fiançailles, furent conclues à Marimont, La fille de Mme Falconet n’avait pas encore quinze ans, il en fut pour elle comme pour certaines unions de dauphins de France, avec des princesses étrangères, unions amenées par la raison d’état. Le fiancé promit d’attendre, avant de devenir le mari.
Lorsque Marie-Lucie épouse à Lunéville le Baron Antoine-Stanislas-Nicolas-Pierre Fournier de JANKOVITZ de JESZENICZE, le couple s’installe à Marimont. Il passa au Château de Romécourt (commune d’Azoudange) une grande partie de la révolution. Il ne lui était guère permis, se tenant en dehors de l’ordre des choses établi par la République, de faire alors emploi de ses capacités. Sous le Consulat et au commencement de la République, il s’était mis un peu plus en vue ; il disposait déjà d’une certaine influence, et il devint, en 1814, membre du Conseil général de la Meurthe. L’invasion lui fournit l’occasion de jouer un rôle de patriote des plus honorables. Le département de la Meurthe avait été frappé par une contribution de guerre par les puissances alliées. Il reçut des autorités la mission d’aller réclamer à Paris contre l’exagération de la somme imposée, qui s’élevait à deux millions. Il comptait sur l’Empereur Alexandre, auprès duquel le nom de Jankovitz et celui de Falconet pouvaient être une puissante recommandation. L’Empereur l’accueillit, en effet, favorablement, le délégué fut assez heureux pour obtenir une partie du dégrèvement qu’il avait demandé. Ce fut un bienfait d’une portée considérable, pour des populations voisines de la frontière, et qui avaient beaucoup souffert. Le nouveau gouvernement, remercia Stanislas de Jankovitz de l’issu de cette négociation, en lui confiant les fonctions de préfet par intérim. Louis XVIII, satisfait de ses services, lui accorda, peu de temps après, le titre de baron, en constituant en majorat, le domaine de Marimont. Enfin, en 1815, les électeurs du collège de Château-Salins, le choisirent pour leur représentant à la Chambre des députés. Mme Falconet assistait, avec une joie extrême, au succès de son gendre ; il faut réélu, en 1820, sans opposition. Sa fille n’avait jamais cessé d’être heureuse, aucun nuage ne troublait cet intérieur. La mère se sentait doucement vieillir, elle pratiquait la bienfaisance, elle était la châtelaine de Marimont et la Providence de ses voisins. Après avoir passé une vieillesse honorée. Marie-Anne COLLOT s’éteignit à Nancy, dans son hôtel rue de la Source, le 23 février 1821 à 16 hrs. La mourante ne regrette pas d’avoir abandonné la poursuite de la gloire. Elle pouvait s’endormir du sommeil, sans conserver aucune crainte au sujet des siens.
Son corps sera transféré à la crypte de Marimont en 1847, elle rejoignait ainsi Anselme son petit fils
Chapelle de Marimont | Chapelle côté entrée |
Un événement douloureux devait, hélas ! se produire encore dans la famille de Mme Falconet. Son petit-fils, le fils unique du baron de Jankovitz, Anselme, mourut des suites d’un accident de chasse. Le père, désolé, abandonna son titre de représentant de la Meurthe. Ni lui, ni la baronne ne voulurent plus vivre à Nancy ou à Marimont ; ils allèrent se fixer à Versailles. La descendance de Mme Falconet ne devait donc pas se perpétuer. Le baron de Jankovitz mourut en 1847 ; sa veuve vécut, presque seule, absorbée pas ses souvenirs, ayant le culte de sa mère et son grand-père, et réunissant autour d’elle tous les objets qui leur avaient appartenu. A sa mort, survenue en 1865, à Versailles, où elle habitait la rue Saint Louis, elle laissait au Musée Lorrain ses richesses artistiques. Les papiers de famille, les archives intimes, les pièces relatives aux œuvres de Falconet furent conservées par cet établissement. Les tableaux, les sculptures provenant du même legs, furent remis en dépôt au Musée de la Ville. Il y avait là des œuvres du père de Mme Jankovitz, quelques peintures et divers dessins.
Cependant Marie-Lucie détruisit beaucoup de lettres de sa mère, qu’elle jugeait un peu intimes.
La généreuse donatrice, en traçant l’emploi de sa fortune, disposait, en outre, un certain nombre d’objets qui avaient leur prix et leur intérêt historiques, en faveur de M. de Warren, qu’elle avait connu enfant et pour lequel elle professait une vive estime.
Nota : Cependant dans cet article l’auteur ne parle pas qu’après la mort de leur fils unique, le 9 janvier 1830 Anselme-Stanislas-Firmin-Léon JANKOVITZ, (né à Lunéville en 1806), docteur en droit, lieutenant de louveterie à peine âgé de 24 ans a, dans une chasse aux loups, le genou fracassé par une balle de son fusil, le coup étant parti inopinément au moment où il remontait à cheval. Il meurt dans d’atroces souffrances le 22 janvier 1830 au Château de Marimont. Il est en premier enterré au cimetière du village Bourdonnay.
Le couple part en Hongrie dès 1832, afin d’adopter un héritier descendant de la famille Jankovitz. C’est ainsi que le couple adopte 1820, Vincent-Ferdinand-Joseph Jankowitz a alors 12 ans. Il arrive en France en 1842 après avoir démissionné de l’école de cavalerie du Prater à Vienne pour répondre à la proposition du baron Stanislas de Jankovitz qui a prévu son adoption. Vincent adopte donc la nouvelle orthographe de son nom et se nomme dorénavant « de Jankovitz » comme son futur père adoptif. Naturalisé français, il réside d’abord à Versailles chez ses parents d’adoption avant d’y épouser, en 1846, Louise-Simone-Félicie de Vaulchier du Deschaux, fille d’un ancien préfet et ex-directeur général des postes, la baronne Marie-Lucie s’engageant, par contrat de mariage, à lui léguer la propriété du domaine de Marimont. Plus tard, le couple s’installera à Besançon dans l’hôtel particulier des Vaulchier, beaux-parents de Vincent.
Voir dans la même rubrique « la Saga Jankovitz de Lunéville à Marimont » de Jean Paul Peiffer.
COLOMBERO Christian
Camille Claudel & Marie-Anne Collot.
« Le métier de sculpteur est pour un homme une espèce de défi perpétuel au bon sens, il est pour une femme isolée {….] une pure impossibilité. Ces mots, écrits en 1951 par Paul Claudet, dans un texte consacré à sa sœur, Camille Claudel, rendent parfaitement compte des difficultés quasi insurmontables qui attendaient les sculptrices, encore au début du XX° siècle. Le parallèle entre Camille Claudel – la sculptrice la plus célèbre du XIX° siècle – et Marie-Anne Collot- la seule sculptrice du siècle des lumières a avoir fait carrière est certes un peu forcé mais il a le mérite de faire surgir certains points communs entre le destin des deux artistes ».
Cécilie Champy- Vinas, Conservateur au musée Zadkine, Paris
Armand-Emmanuel du Plessis duc de Richelieu
Avant la Révolution Française, sa propriété comptait 2285 hectares d’un seul tenant, dont les 316 hectares de Marimont.
À la demande de Marie Antoinette, il quitte Paris en 1790 pour Vienne, afin de s'entretenir avec l'empereur Joseph II d'Autriche, frère de la souveraine, sur les développements de la Révolution.
L’empereur étant mort avant son arrivée, il se rend à Francfort pour assister au couronnement de son successeur Léopold II, qu'il suit à Vienne, et de là rejoint l'armée russe en compagnie du prince de Ligne et du comte de Langeron. Ils atteignent à temps le quartier général de l'armée russe basé à Bender (Tighina) en Bessarabie2 pour participer à la prise de la ville d'Izmaïl par le général Souvorov. Richelieu est décoré par Catherine II de l'ordre de Saint-Georges, avec épée d'or.
Après un retour à Paris pour servir Louis XVI puis des missions de diplomate à Vienne, il s'engage dans l'armée des émigrés menée par Condé. Après les défaites de cette dernière, Catherine II lui propose de s'engager au sein de sa propre armée ; il accepte et devient rapidement général de corps d'armée, mais est contraint de démissionner en raison d'intrigues menées par ses rivaux.
En 1803, le tsar Alexandre Ier, qui succède à Paul Ier, le nomme gouverneur de la ville d'Odessa et de la Nouvelle Russie3, région qui englobait tout le Sud de la Russie et qu'il fallait coloniser et peupler, poste qu'il conserve jusqu'en 1814.
Il est reconnu comme l'artisan du développement de la ville d'Odessa, petit village qu'il a transformé en capitale de cette province conquise aux Turcs. La « perle de la mer Noire » garde encore en souvenir sa statue en haut de l'escalier qui domine le port4. Il reste une figure particulièrement populaire auprès de la population de cette ville, en ce début de XXIe siècle.
Entre 1806 et 1807, il mène plusieurs expéditions dans le Caucase lors des guerres contre l'Empire ottoman et participe à la conquête de la Circassie et de la Bessarabie. En 1812, alors que la France et la Russie se déclarent la guerre, Richelieu est sur le point de rejoindre la Volhynie, où sont basées ses troupes et ainsi rejoindre l'armée russe. C'est à ce moment-là que la peste fait son apparition à Odessa. Au lieu d'abandonner la ville pour prendre le commandement militaire où il était appelé par le Tsar, il reste auprès de la population pour la soutenir contre le fléau qui la décime. Au bout de deux ans, le gouverneur parvient par ses mesures à l'éradiquer totalement. Entre-temps, l'armée russe, alliée à la Prusse et l'Autriche, repoussant les armées napoléoniennes, est entrée en France. Il décide de rentrer en France. Il regrettera toujours de ne pas pouvoir retourner en Russie, où il était resté quinze ans.
Entre 1808 et 1811, il fait édifier la première villa européenne avec un jardin exotique à Oursouf, villa qui existe toujours, dans le parc de l'établissement de cure Pouchkino, à cent mètres de la mer. Richelieu est le fondateur de la ville d'Odessa en 1803, grâce à lui, la ville s'est convertie en un port important de commerce. Ensuite il a été nommé gouverneur de la région.
Odessa est définie comme « la perle de la mer noire »
Odessa, la “perle de la mer Noire” que Poutine veut à tout prix!
Suite au retour des Bourbons sur le trône, Richelieu reparti en France, où il mourut en 1822. À ce moment-là, le peuple d’Odessa commença à amasser des fonds pour faire une statue.
Statue d’Armand-Emmanuel du Plessis A Odessa |
Ainsi avec l’histoire de la vie de Marie-Anne COLLOT, nous nous retrouvons en pleine actualité avec la guerre d’Ukraine.
M-A Collot conclusion
Durant sa courte carrière de sculptrice, 19 années, Marie-COLLOT a créé un nombre innombrable de sculptures, essentiellement des bustes. Ses œuvres principales sont exposées au musée de l’Ermitage de Saint Petersburg, dans différents musées de Hollande et au musée du Louvre. 58 œuvres sont au musée de Nancy, dont "Les grandes donations du musée des Beaux-Arts de Nancy". Revue Péristyles N° 18, Legs de Marie Lucie Falconet baronne de Jankovitz comportant 37 pièces ainsi que quelques lettres de Marie-Anne COLLOT, de Maurice-Etienne FALCONET, de Denis DIDEROT. « Professeur Paul VERT Président des Amis du Musée Beaux-Arts de Nancy »
21 pièces ont été données au Musée Lorrain de Nancy, 17 au musée de Lunéville, mais seulement 4 ont été sauvées de l’incendie de 2003.
Le nombre de ses œuvres, selon certains historiens est estimé à plus de 260.
C’est en Russie et à Saint-Pétersbourg en particulier que l’on peut voir le plus d’œuvres de Marie-Anne COLLOT : musée de l’Ermitage, musée Russe, palais de Marbre, palais Catherine.
Lors d’une réunion des « Amis des Musées Lorrains » à Vic sur Seille, le 19 mars 2015 au musée Georges de la Tour, puis lors d’un apéritif chez le Président LEROY, les deux conservateurs des Musées de Nancy nous ont livrés beaucoup d’anecdotes sur Marie-Anne Collot. En effet ils ont eu accès à Saint-Pétersbourg aux cahiers de Catherine II (à cette époque le français était l’usage à la cour de Russie). Ainsi nous avons appris que Marie-Anne avait une vie amoureuse assez mouvementée ! Le père de Marie-Lucie n’est pas Pierre Falconet mais bien Maurice-Etienne Falconet. Diderot, amant de Catherine II, avait commencé d’écrire des ébauches de son œuvre « Le neveu de Rameau » après s’être fâché avec son ami Falconet pour une rivalité amoureuse au sujet de Marie-Anne Collot.
Lors de cette rencontre il avait été décidé d’organiser une exposition au musée Georges de la Tour sur Marie-Anne Collot. Mais il fallait attendre car des travaux importants devaient se faire au musée Lorrain.
Historique de l’association :
L’année de ma présidence du Lions Club du Saulnois 2008/2009, lorsque j’avais dans mon discours présenté mes projets, beaucoup de membres ne croyaient pas à cette possibilité de créer une association pour restaurer la chapelle. Le 20 juillet 2009, l’Association pour la Restauration de la Chapelle de Marimont était créée, avec le soutien de tous les membres du Club.
Originaire de Bourdonnay, je connaissais très bien cette chapelle, mais je ne savais pas l’HISTOIRE des Grands Personnages qui reposent dans cette chapelle. Nous avons la Plus Grande Sculptrice du Siècle des Lumières, son gendre, le baron Antoine-Stanislas-Nicolas-Pierre Fournier de JANKOVITZ de JESZENICZE, homme politique d’une grande renommée qui a pu négocier et obtenir un dégrèvement de l’Empereur Alexandre de la somme imposée par les puissances étrangères, qui a été également préfet par intérim du département de la Meurthe et cela durant 26 mois. Son épouse Marie-Lucie, femme proche du peuple, très bonne gestionnaire du Domaine.
Femme de caractère qui a envoyé plusieurs lettres protestant contre le fait que les autorités ont installé sur la butte de Marimont un télégraphe de Chappe. Elle est allée protester à Paris au ministère de la Guerre, mais en vain. |
Dans les années qui suivront, nous ferons encore de nouvelles découvertes, nous en sommes persuadés ! Un regret, il est dommage que Marie-Anne COLLOT ne figure pas dans l’allée des femmes célèbres que la ville de Dieuze va créer. Elle repose tout de même dans le Saulnois.
En annexe, une lettre du Président LEROY, qui a été un grand soutien de notre association.
COLOMBERO Christian
Mes Sources : Wikipédia, Journal la Lorraine, parution 1 novembre 1903, Limédia Kiosque. La Saga Jankovitz, de J.P Peiffer. Photos des bustes données par Mme Marduel née Jankovitz. Cécilie Champy- Vinas, Conservateur musée Zadkine, Paris. Buste de Marie Anne Collot au musée Lorrain Nancy