Article du républicain lorrain en date du 31 mai 2019
Marie-Anne Collot
la sculptrice des Lumières
CES CELEBRES INCONNUS
Ils sont assez connus pour avoir une fiche Wikipédia, ont marqué leur temps, le monde des arts, des sciences, de la politique. Ils sont tous originaires de Moselle-Sud ou y ont de fortes attaches, et pourtant, ici, leurs noms ne parlent à personne ou presque.
Le chevalier de bronze |
Plusieurs des œuvres de Marie-Anne Collot sont exposées aux musées du Louvre à Paris ou de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg., au musée des Beaux -Arts et au musée Lorrain de Nancy.
Marie-Anne Collot a vécu les dernières années de sa vie sur le domaine de Marimont, à Bourdonnay. C’est d’ailleurs là que repose cette sculptrice née à Paris en 1748.
Marie-Anne Collot entre en 1763 comme modèle dans l’atelier du sculpteur Jean-Baptiste II Lemoyne à Paris. Celui-ci eut une influence déterminante sur sa carrière de portraitiste. Elle entre ensuite dans l’atelier d’Étienne Falconet, proche de Denis Diderot ; elle devint l’élève et la fidèle amie du sculpteur.
Les premières œuvres de Marie-Anne Collot, dont beaucoup sont aujourd’hui perdues, sont des bustes de terre cuite des amis de Falconet.
La tête du Cavalier de bronze
En octobre 1766, elle suit Étienne Falconet à Saint-Pétersbourg, où celui-ci est invité par Catherine II, en vue de la réalisation d’une statue équestre de Pierre Ier de Russie, dit Le Cavalier de bronze. Falconet confie à sa protégée, particulièrement douée pour les portraits, la tâche difficile de la réalisation de la tête.
En décembre de la même année, elle présente ses travaux devant l’Académie impériale des beaux-arts, où elle est élue le 20 janvier 1767.
L’artiste dispose d’une confortable pension, représentant pour elle une fortune. Elle épouse en 1777, à Saint-Pétersbourg, le peintre Pierre-Étienne Falconet, fils du sculpteur. Une fille, Marie-Lucie, naît de cette union malheureuse et éphémère.
Les bouleversements de la Révolution
Marie-Anne Collot se réfugie à Paris, puis à La Haye avec son enfant. En 1782, accueillie en Hollande par son amie la princesse Galitzine, elle exécute les bustes en marbre de Guillaume, prince d’Orange et de son épouse, la princesse Wilhelmine de Prusse.
Elle renonce alors définitivement à la sculpture, se consacrant désormais à l’éducation de sa fille et aux soins apportés à son beau-père et maître, tombé gravement malade.
La Révolution bouleverse tout ce monde des artistes, des écrivains et des philosophes. Son maître, son mari, ses amis étant morts, Marie-Anne Collot achète en 1791 le domaine de Marimont, à Bourdonnay, où elle se retire et mène une vie paisible jusqu’à sa mort le 24 février 1821.