« Rien ne peut arrêter une idée lorsque l’heure est venue »

Citation de Victor Hugo

POURQUOI J'AI DECIDE DE CREER L' ARC.M

Aux membres de l’association.

Suite à la lecture des 2 testaments, la commune a reçu des legs mais, en échange, elle devait s’engager à entretenir à perpétuité la crypte funéraire ainsi que la chapelle se situant au cimetière du village.
Voir sur notre Site Internet : dans le Rubrique « VILLAGE » la liste de ces donations.
Le père du Très Honoré Frère Athanase Émile, Joseph RITIMANN, était cocher de la diligence postale et faisait la navette Réding/Bourdonnay. C’est au relais de diligences qu’il fit connaissance de sa future épouse dont les parents tenaient cette auberge. Lorsqu'ils se marièrent en 1865, il cessa son travail de cocher, et travailla pendant seize années comme laboureur au Domaine de Marimont. En 1882, il prit à bail une ferme de quarante cinq hectares appartenant à un nancéien, Mr Émile REMY, située au seuil du village, rue du chemin creux.

Durant cette période d’annexion, Bourdonnay comptait environ 1150 habitants. Le conseil municipal était composé de 7 membres seulement (régime allemand). Le Maire était un cousin lointain Mr FRANCOIS Emile, et son 1er adjoint était Mr RITIMANN Joseph donc le père du frère Athanase. Le conseil, à la demande du Président de District de Lorraine (Bezirkspräsident von Lothringen), Mr Adalbert VON FLOTTWELL approuvant Le testament au conseil municipal de se réunir afin de désigner un membre afin d’aller signer l’acte . Le conseil municipal vota le Maire, pour aller signer l’acceptation des donations chez Maître BECKER notaire à Bourdonnay.

Le domaine de Marimont a toujours été au centre de la vie du village. Les habitants appelaient le baron JANKOVITZ « les bons barons », ce qui témoigne bien de toute l’attention apportée à Bourdonnay.

Dans la 1ère partie de sa biographie, mon arrière grand oncle : Le Très Honoré Frère Athanase Émile (XXème successeur de Saint Jean Baptiste de la Salle, fondateur des Frères des Écoles Chrétiennes), (né à Bourdonnay en 1872 et qui avait comme nom officiel Louis Arthur RITIMANN) , parle de sa jeunesse et le nom de Marimont revient sans cesse. Il accompagnait l’abbé DECRION curé de la Paroisse, qui célébrait des messes dans la chapelle du château (cette dernière ayant été détruite par l’aviation alliée fin septembre 1944, avant la bataille de chars d’Arracourt).

Par la suite le Frère Athanase a été « le très grand ami » de Mr Robert SCHUMAN. Il avait été comme lui, naturalisé français et l’avait rencontré à Scy-Chazelles près de Metz. Sa nièce et son époux (tous les 2 instituteur) étaient voisins avec lui. Lorsque Robert SCHUMAN milita pour le maintien du Concordat en Alsace Lorraine, il lui envoya de nombreuses lettres afin de lui donner des conseils pour ce dossier. A de nombreuses reprises, R. Schuman s’arrangeait pour faire des voyages officiels en qualité de ministre des affaires étrangères de la 3ème puis de le 4ème République. Ils s’isolaient tous les 2, parfois 48 heures, afin de parler en tête à tête et de reprendre des forces. Ces différentes rencontres ont eu lieu au Brésil, en Italie (3 fois), aux États Unis, au Canada (2 fois), la dernière en 1952 peu de temps avant le décès de mon grand oncle en Bretagne. Durant « ces escapades » les gardes du corps ignoraient où ils étaient, et tous les cherchaient.
A plusieurs reprises R SCHUMAN, raccompagna son ami à Bourdonnay et séjournait quelques jours chez ses parents. Un jour, ils avaient proposé à mon grand père de monter avec eux à Marimont, mais ce dernier ne pouvait pas quitter son commerce. A leur retour de Marimont, ils se sont de nouveau arrêtés chez mon grand père.
R SCHUMAN, était tombé amoureux de ce site. Les 2 hommes avaient prié devant la statue de la Vierge qui se trouve dans la cour du château.
En 1947, les 2 amis passèrent trois jours à l’île de Guernesey, et méditèrent sous le chêne de Victor HUGO, sur la nécessité de créer les États Unis d’Europe (mais sans l’Angleterre).

Un ancien Maire de la commune Mr Alexandre ROUSSELOT, qui était aussi le neveu de la soeur du Frère Athanase, a fait effectuer des travaux au niveau des toitures des 2 monuments (cimetière et crypte) vers les années 1977. Sa tante lui rappelait sans cesse les engagements que la commune avait envers les descendants Jankovitz. Souvent, dans les nombreuses lettres envoyées aux différents membres de notre famille (dont ma maman, et donc aussi à la tante de Mr Rousselot), il rappelait les engagements testamentaires de la commune envers des descendants Jankovitz, qui selon lui, devaient être respectés « lorsque tout irait mieux » …

Petit, j’allais souvent à Marimont avec mon grand-père Mr Edmond RITIMANN qui s’occupait des abeilles de Mr SCHATZ. Je me souviens de celui-ci comme étant « un grand homme, sage et très érudit ». J’ai toujours été fasciné par l’histoire de cette butte et du Domaine. Souvent, notre instituteur nous parlait de ce «lieu mythique » et des différents événements qui se sont produits à travers les siècles. Mon grand-père me racontait qu’avant la guerre, les enfants de choeur montaient « ténèbrer leur crécelle » ce qui signifie l’action d’actionner des crécelles. Séduit par ce récit, j’en ai parlé à l’abbé Eugène GARTISER, curé de la paroisse et naturellement il approuva cette idée de renouveler cette tradition. Ainsi je montais à bicyclette à 6 heures (mais pas à midi) et à 18 heures du vendredi saint au matin au samedi saint au soir. J’avais demandé la permission à Mr SCHATZ si, par cette même occasion, je pouvais ramasser des escargots. Il avait souri et m’avait répondu « pas de problème mon petit, ici personne n’en ramasse à ma connaissance ».
C’est ainsi que de l’âge de 7 à 11 ans, j’allais créceller à Marimont. Puis, je suis parti en 6ème interne à Saint Jo à Nancy. Lorsque je faisais des « bêtises » à St Jo, il y avait toujours un frère enseignant pour me rappeler « crois tu que le très honoré Frère Athanase est fier de toi,? C’était un grand et un saint homme, tu es son descendant, tu dois être un exemple pour les autres, comme lui l'a été pour nous tous ».

J’ai eu une vie professionnelle très intensive. Infirmier libéral, officier des sapeurs-pompiers volontaires durant 33 ans, spécialisé en médecine de catastrophe, j’ai ainsi participé à de nombreux séismes à travers le monde lorsque la France envoyait son équipe à la demande des pays sinistrés.
Malheureusement je n’ai pas pu partir à chaque fois que j’ai été appelé car il fallait être disponible immédiatement. D’autre part, j’ai effectué 4 mandats de conseiller auprès de mon ami et Maire de Dieuze Roger HUSSON, etc…

Puis, lorsque j’ai réduit mon activité professionnelle, Marimont est devenu ma priorité.
Lorsque j’ai été nommé président du Lions Club du Saulnois. J’ai exposé ce projet aux membres du club, et c’est ainsi que , mais vous connaissez la suite...

« Rien ne peut arrêter une idée lorsque l’heure est venue »

Citation de Victor Hugo

Ce dicton, qui m’a guidé toute ma vie, prenait encore plus d’importance pour Marimont.

« Des grandes remontrances », nous en avons eues de la part des conservateurs rencontrés à Vic en avril 2014, lors d’une réunion des Amis des Musées Lorrains. Après la réunion, nous étions reçu chez le président LEROY, et alors il lui ont dit, qu’ Ils étaient scandalisés que la chapelle était toujours fermée. Ils pdisaient qu’étant donné toutes les subventions officielles obtenues pour la mise en sécurité, il serait normal de pouvoir visiter la chapelle. Ils ont demandé d’intervenir auprès du maire pour qu’elle soit ouverte durant quelques jours par semaine durant les beaux jours.

Ainsi si grâce à l’Association pour la Restauration de la Chapelle de Marimont, nous pouvons tenter de respecter les engagements de la Commune envers les descendants JANKOVITZ, sans aucune dépense pour la commune, alors notre challenge sera réussi.


Et nos ancêtres pourront dormir en Paix !
Christian COLOMBERO